Le PER privilégié par les tranches d'âge supérieures et les contribuables à forte charge fiscale

C’est ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes en novembre 2024 : ce sont les épargnants âgés et les contribuables à forte imposition qui sont séduits par le Plan d’épargne retraite PER. Mais qu’en est-il réellement de ce placement ? Creuserait-il en effet les inégalités selon ce bilan ?

 

La révélation de la Cour des comptes

Une récente étude de la Cour des comptes a mis en lumière des lignes saillantes dans l'utilisation du Plan PER. Il apparaît que ce produit d'épargne, pourtant conçu pour préparer la retraite de tous les Français, est principalement profitable pour deux catégories d’épargnants : 

  • les individus plus ou moins proches de la retraite, qui sont les plus nombreux à souscrire un PER. Cela s'explique par une prise de conscience tardive de la nécessité d'optimiser leurs revenus futurs
  • les tranches d'âge supérieures, souvent associées à des revenus plus élevés, qui sont particulièrement attirées par les avantages fiscaux du PER. La déductibilité des versements permet en effet de réduire significativement l'impôt sur le revenu.

Pourquoi ce déséquilibre ?

En cause : la complexité du dispositif et notamment les règles fiscales entourant le PER sont jugées relativement complexes, ce qui peut dissuader les moins avertis. Les priorités financières font aussi partie des raisons pour lesquelles le PER a moins de succès auprès des jeunes actifs : ceux-ci sont confrontés à des contraintes financières (crédit immobilier, scolarité des enfants...) et privilégient d’autres types d’épargne à court terme.

 

Les conséquences de ce constat

Ce déséquilibre soulève plusieurs interrogations, dont une certaine distorsion quant à la préparation à la retraite. Les jeunes générations, qui seront amenées à travailler plus longtemps, risquent d'être moins bien préparées financièrement à leur retraite.

À cela s’ajoute une optimisation fiscale mal répartie, du fait que les avantages profitent principalement aux contribuables les plus aisés. Pour rappel, la réduction d’impôt est calculée sur la base des versements injectés dans le Plan. Plus ceux-ci sont élevés, plus la défiscalisation est conséquente. Toujours est-il qu’une limite de réduction fiscale a été initialement prévue, indépendamment du montant des versements – qui sont illimités.

 

Quelles solutions mises en lumière par la Cour des comptes ?

Afin de rendre le PER plus inclusif, la Cour des comptes relève plusieurs pistes, dont le resserrement des avantages fiscaux. Cela prend deux orientations : abaisser le montant du plafond de défiscalisation d’une part, et reporter les plafonds de déductions d’une année sur l’autre.

Par ailleurs, la Cour des comptes recommande la clarification des objectifs du PER par rapport à l’évolution de la retraite obligatoire par répartition (retraite de base et retraite complémentaire).

Autre orientation suggérée par la Cour des comptes : donner plus de poids à la continuité de la loi Industrie verte, dans le cadre du financement des PME et des ETI par le biais des fonds de l’épargne retraite.

 

Ce qu’il faut garder en tête

Le PER demeure le seul placement destiné à la préparation de la retraite, et tous les encours immobilisés dans les anciens contrats peuvent être injectés dans ce plan afin de booster la capitalisation.

Outre les avantages fiscaux issus de ce Plan, d’autres points forts ont été mis en avant par la loi PACTE

  • la flexibilité en termes de sortie, que ce soit de manière anticipée ou à terme. En effet, le PER autorise la récupération des encours sous forme de capital dans le cadre de l’achat de la résidence principale, ou en cas d’accident de la vie. À terme, le capital constitué pourra être récupéré ou converti en rentes viagères
  • la portabilité : le PER est adapté à tous types de profils d’épargnants, grâce à ses 3 compartiments qui sont le PERIN, le PERCOL et le PERO.

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